Historique et canonicité.




Correspondance entre :

 le livre d'Enoch & la Bible.


                  


Le Livre d’Enoch (*) Historique et canonicité :


(*) Henoch ou Henok 




***


Historique et canonicité

Le livre d’Enoch est un écrit attribué à Enoch, arrière-grand-père de Noé. Il fait partie du canon de l’Église éthiopienne orthodoxe mais est considéré comme apocryphe par les autres chrétiens et les Juifs.

Le texte n’est pas inclus non plus dans la Septante ( 300 après Jésus Christ). Ni les protestants, ni les catholiques, ni les orthodoxes ne considèrent ce livre comme inspiré.

L’Église éthiopienne le fait et l’a inclus dans son canon de l’Ancien Testament.

Après avoir appartenu à la Bible, le Livre d’Enoch fut déclaré hérétique au IIIème siècle parce qu’il développait en détails le chapitre 6 de la Genèse où il est dit que quelques Anges se révoltèrent contre Dieu et décidèrent de descendre sur Terre pour épouser les filles des hommes.

Le livre d’Enoch décrit la pétition adressée par des anges déchus, les Nephilim, à Enoch afin que le patriarche intercède en leur faveur auprès de Dieu, la visite d’Hénoch au paradis, sous la forme d’une vision, et les révélations qui lui sont alors faites. 

C’est un exemple de ce qui est appelé un écrit apocalyptique et le texte utilise une terminologie, comme l’expression le fils de l’homme, venant du livre de Daniel, qui sera reprise par les écrits chrétiens. 


 Avant 1950 :

Lors du concile de Laodicée, en 363, ce livre fut écarté du canon car le culte des anges fut interdit et, bien que son influence peut encore se faire sentir dans les écrits hiberno-latins d’Altus, suite à l’ostracisme qui s’en suivit, le texte fut considéré comme perdu, sauf pour les quelques passages cités par différents écrivains , tels Clément et George Syncellus .

Le Livre d’Enoch ayant été détruit à partir du IIIe siècle, il a disparu totalement de la circulation pendant 1400 ans.

En 1773, James Bruce rapporta en Occident deux copies d’une version obtenue en Éthiopie dont les chrétiens avaient inclus ce livre dans leur canon.

Depuis lors, une traduction en vieux slave a été découverte ainsi que deux fragments épars d’une traduction latine.

Une équipe d’archéologues français découvrirent des fragments de papyrus sur lesquels une partie d’une traduction grecque fut identifiée.

Ces fragments furent publiés en 1882.

Il a été déclaré à nouveau comme l’oeuvre d’un faussaire à cause de l’évident anachronisme des 80 passages du Nouveau Testament qui s’y trouvent.

Ainsi l’Eglise le data du 2ème ou 3ème siècle apres JC.


Après 1950 : 

La découverte du Livre d’Enoch dans les Manuscrits de la mer Morte a tout changé : daté entre - 300 et - 200, ce n’était évidemment plus l’oeuvre d’un faussaire. Du coup, cet anachronisme en a épaissi le mystère.

On découvrit ainsi que le livre d’Enoch était cité par les "Pères" de l’Eglise. Bon nombre d’entre eux, pensait qu’il était inspiré : Justin Martyr, Irénée, Origène, Clément d’Alexandrie et Tertullien, se fondant sur sa citation par Jude.

Pourtant il fut plus tard considéré comme apocryphe comme le livre de Jude qui s’en référait. Il en était de même à cet époque de la lettre de Jacques (rejeté par Luther car mettant en balance la foi et les oeuvres) et de la lettre aux Hébreux, des épîtres de Pierre.

L’argument comme quoi il ne faisait pas partie du canon juif fut remis en cause après les découvertes Manuscrits de la Mer Morte.

C’est ainsi qu’il fut établi que c’était le Sanhédrin Juif a Yavneh en 90 ap. J.C. qui avait exclu ce livre du canon.

Tertullien expliqua en 200 ap. J.C. qu’il fut rejeté à cause des nombreuses prophéties concernant le Christ.


Je sais que le livre d’Enoch, qui classe ainsi les anges, n’est pas reçu de tout le monde, parce qu’il n’est pas admis dans le canon des Juifs. 

Ils n’ont pas pensé que cet écrit rédigé avant le déluge ait pu échapper à cette catastrophe qui détruisit tout ce qu’il y avait sur la terre. 

Si c’est là leur raison, qu’ils se souviennent que l’arrière petit fils de ce même Enoch fut Noé qui survécut au déluge, et qui autant par ses ancêtres que par une tradition héréditaire avait eu connaissance et avait gardé le souvenir de la piété de son aïeul envers Dieu, et de tous ses enseignements ; puisque Enoch ne recommanda pas autre chose à son fils Mathusalem , que d’en faire passer la mémoire à la postérité.

Noé put donc sans aucun doute avoir succédé à ses ancêtres dans ce ministère de prédication. 

D’ailleurs sans avoir été précisément élevé à cette dignité, il n’a jamais tenu cachés les admirables desseins de Dieu qui l’avait délivré, ni même la gloire de ses ancêtres.

Qu’il n’ait pu posséder le livre en son entier, l’autorité de ce livre n’en est pas affaiblie pour cela. Il aurait péri dans la violence du déluge ; mais Noé n’a-t-il pas pu le recomposer de mémoire , de la même façon que plus tard après la prise et la ruine de Jérusalem par les Babyloniens, il est constant que tout l’ensemble des livres juifs fut recomposé par Esdras.

Mais bien qu’Enoch dans cet écrit n’ait guère parlé que de Dieu, il ne faut pas pour cela en rejeter ce qui se rapporte à nous. Or nous lisons que toute écriture qui peut porter à l’édification est une oeuvre inspirée.

Si les Juifs le rejettent, c’est qu’ils l’enveloppent dans le même anathème qui enveloppe à leurs yeux tout ce qui peut se rapporter en quelque façon au Christ.

Il n’est pas étonnant en effet qu’ils repoussent quelques pages qui parlent de lui, puisqu’ils devaient le repousser également lui-même quand il parlerait devant eux : ajoutez cependant que Enoch est cité par l’apôtre Jude.




W.K.P






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